Le 11 décembre 2025, un homme des Premières Nations, en situation de grande vulnérabilité, s’est présenté à l’hôpital de Victoria, Prince Albert, en Saskatchewan, dans l’espoir d’y recevoir des soins. Au lieu de l’aide à laquelle toute personne a droit, il a subi un traitement d’une violence inacceptable : expulsé par des agents de sécurité sans considération pour son état de santé, traîné à l’extérieur et laissé dans la neige, malgré des températures glaciales extrêmes. Ces gestes ont été dénoncés avec force par plusieurs organisations, dont la Fédération des nations autochtones souveraines de la Saskatchewan (FSIN) et le Prince Albert Grand Council.
Le Bureau du Principe de Joyce exprime sa profonde indignation et sa tristesse face à cet événement tragique. Ce drame rappelle, une fois de plus, la présence persistante d’un racisme systémique profondément ancré dans les systèmes de santé au Canada. S’il choque, il ne surprend malheureusement pas : trop souvent encore, les personnes autochtones se heurtent à des préjugés, à des traitements déshumanisants et à un refus implicite ou explicite d’accéder à des soins sécuritaires, respectueux et culturellement adaptés.
Le Bureau condamne fermement ces pratiques et tient à exprimer sa solidarité pleine et entière envers la victime, sa famille, les communautés autochtones de la région ainsi que les leaders et organisations qui réclament justice et responsabilité. Fidèle à sa mission, le Bureau du Principe de Joyce demeure vigilant face à ces violences systémiques, se tient disponible pour soutenir les démarches des parties concernées et poursuit sans relâche son travail afin de contribuer à une transformation réelle des soins de santé, fondée sur l’équité, la sécurité culturelle et le respect des droits fondamentaux des peuples autochtones.
Pour plus de détails sur l’incident : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2214692/homme-renvoye-hopital-prince-albert.
Le Bureau du Principe de Joyce a été invité à participer à la Rencontre sur la sécurité culturelle organisée par Healthcare Excellence Canada les 26 et 27 novembre 2025 à Winnipeg. Cet événement national a réuni des experts autochtones en santé de partout au Canada, notamment l’équipe de la santé autochtone de Canadian Institute for Health Information (CIHI).
La rencontre visait à renforcer les liens entre les leaders des Premières Nations, des Métis et des Inuit dans la lutte contre le racisme systémique dans les systèmes de santé. Elle a également permis de faire progresser les travaux entourant la création d’un Parcours de sécurité culturelle destiné à appuyer les organisations de santé dans leurs démarches visant à contrer le racisme vécu par les Premières Nations, les Métis et les Inuit et à améliorer la sécurité culturelle.
Le Bureau a également eu l’occasion d’examiner et de formuler des commentaires sur un ensemble national d’indicateurs de sécurité culturelle et de racisme autochtone spécifique en cours d’élaboration par CIHI. Ces indicateurs seront intégrés au parcours de sécurité culturelle afin de contribuer à l’avancement de la sécurité culturelle dans le système de santé.
Le Bureau du Principe de Joyce a aussi mis en valeur l’expertise Atikamekw dans ce travail, tout en soulignant les innovations des experts des Premières Nations, Métis et Inuit dans les provinces qui s’engagent à lutter contre le racisme systémique. Le Bureau réaffirme son engagement à maintenir ces partenariats afin d’assurer le plein respect du droit à la sécurité culturelle des peuples autochtones au Québec et au Canada.
Le Bureau du Principe de Joyce
Le Bureau du Principe de Joyce affirme sa solidarité avec notre collègue, la professeure Karine Millaire – qui rédige présentement le Guide des droits au Principe de Joyce et à la sécurité culturelle –, dans ses démarches auprès d'instances internationales et sa participation à la capsule vidéo de l'Observatoire pour la justice migrante (OPLJM) analysant les risques du Projet de loi n° 1 (PL1) pour l'État de droit et les droits fondamentaux.
Le Bureau exprime son opposition formelle au Projet de loi n° 1 (PL1), qui propose d'adopter une Constitution du Québec sans consultations préalables, libres et éclairées avec les peuples autochtones. Cette démarche unilatérale contredit le principe fondamental de la sécurité culturelle, défini comme le droit des personnes autochtones et des Premières Nations à être respectées dans leur identité distincte, leur langue, leur culture et leur vision du monde, sans discrimination systémique.
La sécurité culturelle, au cœur du Principe de Joyce, exige des institutions publiques qu'elles éliminent activement les barrières structurelles issues du colonialisme. Or, le PL1 impose pourtant une politique d'intégration rigide basée sur des « valeurs nationales » indivisibles, perpétuant une approche coloniale qui institutionnalise des formes de discrimination structurelle, nie l'autodétermination des nations autochtones et impose une assimilation culturelle forcée contraire à l'article 24 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA). Cette orientation s'oppose frontalement au Principe de Joyce, lequel impose l'élimination proactive des barrières systémiques pour garantir un traitement digne, holistique et culturellement sécuritaire, reconnaissant que la santé autochtone ne saurait se dissocier de l'intégrité culturelle.
Le Bureau demande à l'Assemblée nationale du Québec à retirer immédiatement le Projet de loi n° 1, en raison de son incompatibilité fondamentale avec les droits autochtones et la sécurité culturelle. Nous appelons parallèlement à l'adoption formelle du Principe de Joyce dans toute réforme future, afin de respecter les droits ancestraux et issus de traités, et de garantir des environnements culturellement sécuritaires conformes aux normes internationales.
Pour toute information complémentaire ou collaboration : info@bpjoyce.ca.
Le Bureau du Principe de Joyce
Le 24 novembre dernier, à Montréal, le Bureau du Principe de Joyce a rencontré les chefs de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) afin de présenter sa mission et les initiatives en cours. Jennifer Petiquay-Dufresne - directrice générale, Julia Dubé - responsable des relations externes et Claudette Awashish - responsable des relations communautaires, représentaient le Bureau lors de cette rencontre marquée par des échanges constructifs autour de la promotion du Principe de Joyce et des collaborations à venir.
Sipi Flamand, Chef de Manawan, et Jennifer Petiquay-Dufresne ont présenté le plan stratégique ainsi que les accomplissements réalisés par le Bureau du Principe de Joyce aux chefs de l’APNQL. Le travail du Bureau a été souligné par le Chef régional de l’APNQL, M. Francis Verreault-Paul, ainsi que par plusieurs chefs présents.
Les Chefs réunis ont témoigné du besoin que les Premières Nations puissent répertorier les cas de racisme systémique dans les institutions de santé au Québec, ce qui n’est présentement pas documenté par le Québec. Ils ont mentionné que les cas de racisme dans les hôpitaux continuent de se produire sans être pris en compte, en raison de la non-reconnaissance du racisme systémique.
La présentation des jalons et de la vision du Bureau a été très bien reçue par les Chefs, et le Bureau les remercie sincèrement de l’invitation à cette rencontre importante. Le Bureau souhaite continuer à répondre aux enjeux du terrain en respectant le principe de l’autodétermination autochtone et les protocoles respectifs aux nations autochtones.
« Cette rencontre témoigne de notre engagement commun à faire du Principe de Joyce un levier concret de transformation des systèmes de santé et de services sociaux pour et avec les Premières Nations », a souligné Jennifer Petiquay-Dufresne.
Le Bureau du Principe de Joyce
C'est avec une immense plaisir que le Bureau du Principe de Joyce annonce la sortie du livre « Le sujet du féminisme est-il blanc? Tome 2 – Luttes et savoirs actuels », sous la direction de Naïma Hamrouni et Chantal Maillé, publié chez les Éditions du remue-ménage.
Notre directrice générale Jennifer Petiquay-Dufresne fait partie des auteur-es publiées dans cet ouvrage collectif, avec un chapitre portant sur le Principe de Joyce comme outil de lutte féministe.
Rendez-vous le 5 décembre pour le colloque annuel du RéQEF « Décentrer le féminisme blanc : luttes et enjeux actuels » et pour le lancement officiel du livre, de 17h à 19h au Centre des conférences de Concordia University (JMSB, 9e étage).
Pourquoi ce livre ?
Cet ouvrage collectif donne voix à une vingtaine d’autrices, dont Alia Al-Saji, Leila Benhadjoudja, Marlihan Lopez, et plusieurs autres, avec une couverture illustrée par Eruoma Awashish. Il explore les luttes féministes contemporaines et les savoirs marginalisés.
Un merci sincère à toutes les autrices ainsi qu’aux Éditions du remue-ménage : tous les droits d’autrices issus des ventes seront versés au Bureau du Principe de Joyce pour soutenir la justice sociale autochtone et l’autodétermination des Premières Nations. Ce geste contribue directement à l’équité, à la défense des droits et au bien-être des peuples autochtones.
En librairie dès le 2 décembre 2025 !
Plus d'informations, visitez le site web du Réseau québécois en études féministes : Colloque annuel du RéQEF « Décentrer le féminisme blanc : luttes et enjeux actuels »
Au sujet du livre: Le sujet du féminisme est-il blanc ? Tome II
Le Bureau du Principe de Joyce
C’est avec une profonde tristesse que le Bureau du Principe de Joyce a appris le décès soudain de Mikon Ottawa-Niquay. Le Bureau du Principe de Joyce offre ses plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches ainsi qu’à toutes les personnes qui ont eu le privilège de la connaître.
Présente lors de l’événement « Cinq ans après Joyce », Mikon avait offert une prestation d’une grande force, qui a profondément touché les personnes réunies. Son engagement et sa sensibilité ont contribué à porter haut la mémoire de Joyce.
Aujourd’hui, le Bureau du Principe de Joyce tient à lui rendre hommage et à la remercier chaleureusement pour son dévouement à la mémoire de Joyce et pour son engagement auprès de la communauté. Son départ laisse un grand vide, et nos pensées accompagnent celles et ceux qui sont éprouvés par cette perte.
Le Bureau du Principe de Joyce
Le 22 octobre 2015, le reportage « Abus de la SQ : des femmes brisent le silence » diffusé dans l’émission Enquête de Ici Radio-Canada a révélé les témoignages courageux de femmes autochtones de Val-d’Or dénonçant des violences et abus perpétrés par certains membres des forces policières. Ce moment marquant a mis en lumière les réalités du racisme systémique et de la discrimination systémique profondément enracinées dans les relations entre les populations autochtones et les services publics au Québec.
Dix ans plus tard, le Bureau du Principe de Joyce souligne l’importance de ce courage qui a permis d’ouvrir un dialogue fondamental. Le rapport final de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics (Commission Viens), déposé en 2019, reconnaît explicitement l’existence de discrimination systémique à l’égard des Premières Nations et des Inuit, avec 142 appels à l’action pour une transformation institutionnelle profonde.
Malgré des efforts, notamment dans le domaine de la santé avec des mesures de sécurisation culturelle, le rapport le plus récent du Protecteur du citoyen (2025) révèle que la mise en œuvre des recommandations reste incomplète, fragmentée et souvent minimale. La traduction des recommandations en actions durables, coordonnées et systémiques demeure un défi majeur.
Le Protecteur du citoyen rappelle que le succès passe par cinq principes clés : une stratégie globale forte et un leadership coordonné, la cohérence entre engagements et actions, un changement systémique profond, la collaboration et la coconstruction avec les représentants autochtones, ainsi qu’une lecture approfondie des appels à l’action pour en saisir la finalité.
Par ailleurs, les initiatives comme le projet Iskweu, porté par le Foyer pour femmes autochtones de Montréal, démontrent que les réussites sont nettement plus probantes lorsque les actions sont portées par les Autochtones eux-mêmes. Ce projet offre un soutien concret aux familles des femmes, filles, personnes transgenres et bispirituelles autochtones disparues ou assassinées, assurant un accompagnement culturellement adapté et un suivi rigoureux des enquêtes. Cette approche illustre combien la gestion autochtone améliore l’efficacité et la qualité du soutien apporté.
À l’occasion de ce dixième anniversaire, le Bureau du Principe de Joyce rend hommage à la détermination, au courage et à la résilience des femmes de Val-d’Or. Il réaffirme son engagement à poursuivre ses efforts de sensibilisation et d’action pour faire du Québec un milieu inclusif, respectueux des droits et de la dignité de toutes les personnes, en particulier des communautés autochtones.
Le Bureau du Principe de Joyce
Le Bureau du Principe de Joyce exprime ses sincères condoléances et sa profonde solidarité à la famille de Madame Shandi Cook, jeune mère crie de la Nation de Sapotaweyak. Son décès, survenu après des événements à l’hôpital de Swan River, au Manitoba, suscite une vive émotion et soulève de nombreuses questions au sein de sa communauté. Nos pensées accompagnent ses proches dans cette douloureuse épreuve.
Madame Cook s’est présentée au centre de santé de Swan Valley le 11 octobre, éprouvant de graves difficultés respiratoires et crachant du sang. Malgré l’apparente gravité de son état, elle a été renvoyée sans recevoir de soins appropriés. C’est dans son sommeil qu’elle a été retrouvée décédée le lendemain matin à son domicile.
Tout comme Joyce Echaquan, Madame Shandi Cook avait le droit d’être écoutée, soignée et traitée avec dignité, sans préjugés ni discrimination. Elle avait droit à des soins empreints d’humanité. Cette perte tragique nous rappelle combien ces droits, au cœur du Principe de Joyce, demeurent essentiels et appellent à une vigilance constante.
Cet événement, qui fait actuellement l’objet d’un examen par les autorités concernées, illustre la nécessité de poursuivre les efforts collectifs pour éliminer les inégalités systémiques dans le réseau de santé. Il soulève des questions plus larges concernant la confiance envers le système de santé, l’équité d’accès aux soins, la qualité de la prise en charge, ainsi que la suppression des barrières institutionnelles qui entravent encore trop souvent les peuples autochtones.
Il est de la responsabilité des gouvernements et des autorités sanitaires d’assurer des soins fondés sur le respect, la compétence culturelle et la reconnaissance pleine des droits fondamentaux. Le Bureau du Principe de Joyce souligne l’importance d’ancrer durablement la sécurité culturelle et le respect des droits autochtones au cœur des pratiques, des formations et des mécanismes de gouvernance du réseau de la santé.
Le Bureau du Principe de Joyce réaffirme son engagement à collaborer étroitement avec les gouvernements, les organisations autochtones et les établissements de santé afin de bâtir un système véritablement équitable, bienveillant et respectueux. Plus jamais une personne autochtone ne devrait se sentir privée de soins ou de respect en raison de son identité.
Plus jamais une personne autochtone ne devrait mourir privée de soins ou de respect en raison de son identité.
Le Bureau du Principe de Joyce
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Illustration : Oeuvre de Eruoma Awashish, artiste Atikamekw Nehirowiskwew d'Opitciwan
Titre : Justice pour Joyce 2020
À la mémoire de Joyce Echaquan 1983-2020
